mardi 13 mai 2008

Quand Darcos passe à la casserole...

Dès que l'on entend "Xavier Darcos" et "réformes" c'est sûr, les oreilles frémissent. On s' insurge, on proteste, on râle. Lycéens et professeurs sont dans la rue comme si ce mécontentement commun les avait brusquement réunis. Grèves, manifestations, blocus sont à l'ordre du jour. Bref, c'est la pagaille. Quelqu'un d'extérieur à tout ça se demanderait ce qui a bien pu déclencher tant de virulence. Nous répondrons simplement : "les dernières réformes". Oui. Notre ministre de l'éducation a décidé tout d'abord d'instaurer le service minimum d' accueil( SMA ). Il s'agit de mobiliser un certain nombre de professeurs qui seront payés sur le salaire des grévistes. Ça permet aux parents de laisser leurs enfants à l'école quelles que soient les mouvements politiques. L'inconvénient est que cela remet en cause le droit de grève et que ça diminue l'impact de celles-ci. Xavier Darcos a remarqué une énorme baisse du niveau scolaire moyen en regardant les chiffres, et a décidé de revenir à un système d'éducation archaïque basé sur le par coeur et l'approfondissement des fondamentaux( en particulier français et grammaire ). Mais est-ce que cela conviendra vraiment à la jeunesse actuelle? C'est la question. Et si au bout de quelques années on se rend compte en recalculant ces fameux chiffres ou moyennes que ça n'a pas marché, on aura alors sacrifié toute une génération. Et justement à propos de baisse de niveau, M. Darcos a aussi décidé d' "externaliser l'échec scolaire ". En d'autres termes, il veut séparer les élèves en difficulté du reste de la classe. Oui mais comment? C'est comme ça qu'on en vient au samedi supprimé et aux deux heures en moins par semaine. Les deux heures retirées seront recyclées en "étude pour les élèves en difficulté". A priori c'est une résolution plutôt positive mais les professeurs font remarquer qu'au contraire il ne faut pas diviser la classe et que cela risque de créer des inégalités encore plus fortes. Et puis de toute façon ce sera un peu dur de remonter la barre si on retire aux enfants deux heures par semaine et une matinée. Surtout que M. Darcos veut aussi rajouter des matières : l'enseignement de l'instruction civique et morale et l'histoire de l'art. Finir le programme avec tout ça me semble un peu ambitieux voire incompatible. Mais évidemment la cerise sur le gâteau comme vous le savez tous, c'est les suppressions de postes. Là, le ministre de l'éducation a carrément allumé la mèche. D'ailleurs, on parle de suppressions de postes mais c'est plutôt qu'il ne veut pas remplacer les professeurs qui partent à la retraite. Mais cela revient à peu près au même c'est à dire : moins de professeurs, donc des classes en sur-effectif, ce qui entraîne l' augmentation de l'échec scolaire, etc... Un vrai cercle vicieux. Lui qui voulait diminuer la baisse du niveau scolaire, M. Darcos je crois que vous repasserez !
B. H., 15 ans

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca fait du bien de sentir ce blog revivre! Après presque un mois, il était temps! Merci d'avoir relancer la machine!

Anonyme a dit…

Quand tu parle de suppression de postes, il ne s'agit de toute façon que rarement de licenciement et cette manoeuvre s'effectue toujours de cette manière. Tu pense bien que les professeurs laisseraient encore moins passer cela.