mercredi 28 mai 2008

La standardisation de la pensée des jeunes.

On a tous entendu parler de mai 68, particulièrement en ce moment, où l’on fête le 40e anniversaire de ces événements : la crise économique, sociale, culturelle et politique, les revendications contre le conformisme, la remise en question du système universitaire, la révolte contre un monde étriqué et politiquement correct, le manque de liberté sexuelle…
Cette période célèbre dans notre histoire occupe une place importante dans l’esprit de ceux qui l’ont vécue, elle fût révélatrice et changea de nombreuses choses dans notre vie quotidienne. Aujourd’hui encore, cette révolte est contestée ou approuvée selon les avis. Certains reprocheraient même à ces évènements d’avoir joué un rôle déclencheur dans les problèmes économiques, politiques et sociaux actuels… D’autres voient mai 68 comme un combat d’arrière-garde.

Mais certaines de ces contestations sont-elles réellement enterrées ?
Le conformisme de la réflexion et les préjugés auraient-ils vraiment disparus au Royaume du Prêt à penser ? Prenons un exemple simple…

A coup d’interventions préventives de tout poil en milieu scolaire (police, justice, RATP, nutrition, prévention anti-tabac, alcoolisme, drogue, MST…), ne chercherait-on pas, en nous surprotégeant, à nous formater ? L’idée du départ est intéressante mais ce qu’elle devient ne l’est plus du tout…
Nous avons presque tous subi ces interventions : prenez par exemple la délinquance et ses conséquences judiciaires, thème souvent abordé par la police en 4e.
J’ai récemment assisté à cette dernière performance (et aussi à celles sur le racket et la toxicomanie toujours agrémentées de leurs conséquences judiciaires respectives). Après en avoir parlé avec certaines personnes de ma classe, qu’est-t-il ressorti de tout cela ?
On nous a expliqué de long en large pourquoi et comment nous étions TOUS des délinquants en herbe, pourquoi nous allions TOUS finir au bagne et pourquoi nos parents allaient TOUS avoir honte de leur progéniture…Caricatural !?
Pour les conséquences judiciaires, simple dissuasion ou menace voilée ? On nous a en effet beaucoup parlé, avec amour et émotion, des « sanctions dissuasives », destinées à nous faire réfléchir sur nos méfaits et comprendre à quel point nous étions dans l’erreur. Nous remet-on réellement dans le droit chemin ou nous force-t-on juste à penser sous un certain angle ? Effet positif ou bourrage de crâne ?
« Lorsqu’on est jeune, on a toujours une grande idée de la tolérance, mais lorsque vous vieillirez, vous comprendrez. » Entendu de la bouche même de l’agent ! Je préférerai qu’on me présente la chose comme Zola l’a fait : Au cours des siècles, l’histoire des peuples n’est qu’une leçon de mutuelle tolérance.
Cette idée de la jeunesse éblouie par les grands principes n’est pas nouvelle, c’est sûr, quand on sera marié, divorcé, remarié, deux enfants, on comprendra ce que c’est la vie !
Ensuite, cette parole est rabaissante pour nous mais aussi par rapport à la tolérance qui est une grande idée de notre société. Pourquoi nous parler depuis la plus tendre enfance de liberté, égalité, fraternité, tolérance si même un agent de l’état écarte négligemment ces idéaux ?
Enfin, si on part du principe que les jeunes sont irrécupérables dans leur bêtise, pourquoi se donner la peine de se déplacer pour nous parler, à nous simples d’esprit ?
Est-ce prendre la jeunesse au sérieux ?

Armelle D.

samedi 17 mai 2008

GTA 4 : la liberté du virtuel tachée par son effet dans la vie réelle...

illustration de Gaspard H.
Que penser du succès du dernier GTA, plus réaliste que jamais aucun jeu auparavant mais qui pose problème ? En tout cas Take-Two, le producteur du jeu, aurait écoulé 6 millions d’exemplaires seulement pendant la première semaine de sa commercialisation ce qui équivaut à 500 millions de dollars (soit 0.5 Kerviel de chiffres d’affaires en une semaine pas mal, non ?).

Malgré le prix des nombreux composants qu’il faille acheter( un écran full-hd, (la Ps3, plus encore les jeux…Ce qui fait facilement du 850 euros sans les jeux )et comme vous l’aurez compris le jeu a un très grand succès au point que les spécialistes du box-office du Hollywood Reporter craignent qu’un film comme Iron Man ne se fasse oublier. Ce film attend un succès à la hauteur de son budget énorme : de 100 millions d’euros (0.02 Kerviel) qui va sûrement ne pas être atteint !

Une polémique tourne autour de GTA du fait que ce jeu est violent, sanguinolent, et que la drogue et le sexe sont omniprésents. Est-ce qu’il faut totalement interdire ce jeu diaboliquement addictif ou au moins de 18 ans seulement (c’est-à-dire ne pas l’interdire soyons honnêtes…)?
Les créateurs se défendent : « le joueur n'est pas obligé de plonger dans les excès du jeu » c’est précisément ce qui fait l’originalité du jeu qui crée au joueur une seconde vie de gangster à N.Y, dans une ambiance comparable à celle de Taxi Driver…
Ce jeu sert de "punching ball" au joueur, on se fait poursuivre par la police et on les distance sur la roue arrière de sa moto à 140 à l' heure en pleine ville en écoutant une radio américaine...Finalement le plus difficile est de respecter le code de la route et la loi!
Malheureusement cela ne s’arrête pas là : la série de jeux GTA est régulièrement accusée aux Etats-Unis d’avoir une mauvaise influence sur les joueurs qui irait jusqu’ à la reproduction des actes violents du jeu et même jusqu’à la criminalité !
Nadine Morano( secrétaire d’Etat à la famille ) s’inquiète car ce jeu qui « consiste à se glisser dans la peau d'un personnage qui vend de la drogue, commet des assassinats ou des braquages, est d'ores et déjà annoncé comme le produit culturel le plus vendu au monde » souligne-t-elle.

La situation est plutôt compliquée car les raisons qui dressent ses ennemis contre GTA sont les mêmes que celles qui soulèvent l'enthousiasme de ses admirateurs…
A suivre.

Benjamin Delattre., 15 ans

mardi 13 mai 2008

Quand Darcos passe à la casserole...

Dès que l'on entend "Xavier Darcos" et "réformes" c'est sûr, les oreilles frémissent. On s' insurge, on proteste, on râle. Lycéens et professeurs sont dans la rue comme si ce mécontentement commun les avait brusquement réunis. Grèves, manifestations, blocus sont à l'ordre du jour. Bref, c'est la pagaille. Quelqu'un d'extérieur à tout ça se demanderait ce qui a bien pu déclencher tant de virulence. Nous répondrons simplement : "les dernières réformes". Oui. Notre ministre de l'éducation a décidé tout d'abord d'instaurer le service minimum d' accueil( SMA ). Il s'agit de mobiliser un certain nombre de professeurs qui seront payés sur le salaire des grévistes. Ça permet aux parents de laisser leurs enfants à l'école quelles que soient les mouvements politiques. L'inconvénient est que cela remet en cause le droit de grève et que ça diminue l'impact de celles-ci. Xavier Darcos a remarqué une énorme baisse du niveau scolaire moyen en regardant les chiffres, et a décidé de revenir à un système d'éducation archaïque basé sur le par coeur et l'approfondissement des fondamentaux( en particulier français et grammaire ). Mais est-ce que cela conviendra vraiment à la jeunesse actuelle? C'est la question. Et si au bout de quelques années on se rend compte en recalculant ces fameux chiffres ou moyennes que ça n'a pas marché, on aura alors sacrifié toute une génération. Et justement à propos de baisse de niveau, M. Darcos a aussi décidé d' "externaliser l'échec scolaire ". En d'autres termes, il veut séparer les élèves en difficulté du reste de la classe. Oui mais comment? C'est comme ça qu'on en vient au samedi supprimé et aux deux heures en moins par semaine. Les deux heures retirées seront recyclées en "étude pour les élèves en difficulté". A priori c'est une résolution plutôt positive mais les professeurs font remarquer qu'au contraire il ne faut pas diviser la classe et que cela risque de créer des inégalités encore plus fortes. Et puis de toute façon ce sera un peu dur de remonter la barre si on retire aux enfants deux heures par semaine et une matinée. Surtout que M. Darcos veut aussi rajouter des matières : l'enseignement de l'instruction civique et morale et l'histoire de l'art. Finir le programme avec tout ça me semble un peu ambitieux voire incompatible. Mais évidemment la cerise sur le gâteau comme vous le savez tous, c'est les suppressions de postes. Là, le ministre de l'éducation a carrément allumé la mèche. D'ailleurs, on parle de suppressions de postes mais c'est plutôt qu'il ne veut pas remplacer les professeurs qui partent à la retraite. Mais cela revient à peu près au même c'est à dire : moins de professeurs, donc des classes en sur-effectif, ce qui entraîne l' augmentation de l'échec scolaire, etc... Un vrai cercle vicieux. Lui qui voulait diminuer la baisse du niveau scolaire, M. Darcos je crois que vous repasserez !
B. H., 15 ans